La fusée Starship, que l'entreprise SpaceX du multimilliardaire Elon Musk développe pour aller sur Mars, est parvenue mardi à aller dans l'espace, mais a connu un nouveau vol d'essai mouvementé. Son vaisseau a finalement explosé avant sa redescente prévue sur terre.
La fusée, qui fait la taille d'un immeuble d'environ 40 étages et est la plus puissante jamais conçue, s'était envolée dans un colossal nuage de fumée du Texas peu après 18h35 locales (01h35 mercredi en Suisse).
Malgré leur soulagement initial de voir le vaisseau poursuivre sa trajectoire ascendante, l'enthousiasme des ingénieurs s'est toutefois tempéré quelques minutes après le décollage en raison de déconvenues techniques.
Lors de deux précédents vols d'essai en début d'année, l'étage supérieur avait explosé en début de vol, provoquant des pluies de débris incandescents au-dessus des Caraïbes et des dégâts minimes.
Cette fois, le vaisseau a réussi à atteindre l'espace, mais a subi une fuite de carburant qui lui a fait perdre le contrôle de son altitude et l'a conduit à exploser au-dessus de l'océan Indien, où il devait finir sa course.
"Désassemblage rapide"
Il a subi un "désassemblage rapide non programmé", a indiqué SpaceX sur le réseau social X, réemployant l'euphémisme favori d'Elon Musk pour parler d'une explosion. Le premier étage de la fusée, qui a propulsé l'ensemble, a connu le même sort, explosant probablement juste avant son plongeon programmé dans le golfe du Mexique.
Lors de cet essai, le neuvième, SpaceX avait décidé de ne pas tenter de le faire revenir sur son pas de tir pour le rattraper avec des bras mécaniques.
A la place, ce propulseur, le premier à être réutilisé après un vol, devait réaliser des expériences visant à améliorer les performances de ces appareils. Elon Musk ambitionne de les réemployer à plusieurs reprises, dans l'objectif de rendre sa fusée totalement réutilisable, une caractéristique qui permettrait de réduire considérablement les coûts et les ressources.
Le fondateur de SpaceX a suivi le vol directement depuis le site texan de l'entreprise, Starbase, vêtu d'un T-shirt affichant sa devise: "coloniser Mars".
Le richissime entrepreneur compte sur cette fusée pour mener à bien son projet fou de conquête de la planète rouge, nécessaire selon lui pour faire des humains une espèce "multiplanétaire" et offrir un plan de secours dans le cas où la Terre deviendrait inhabitable.
"3 à 4 semaines"
Une version modifiée de Starship doit également servir au programme Artémis, qui prévoit le retour des Américains sur la Lune.
Ces incidents sont loin d'être inédits, l'entreprise d'Elon Musk misant sur une stratégie risquée: lancer de multiples prototypes afin de corriger au fur et à mesure les problèmes rencontrés en situation de vol. Cette philosophie a fait son succès, mais n'est pas exempte de critiques, notamment sur le plan environnemental.
Des associations ont ainsi porté plainte en 2023 contre les autorités américaines, les accusant d'avoir mal évalué l'impact de ces lancements, alors que la base spatiale de l'entreprise au Texas est située à proximité de zones naturelles protégées.
En dépit de ces critiques, le régulateur américain de l'aviation, la FAA, a accordé au début mai son feu vert à l'augmentation de la cadence des lancements de Starship de 5 à 25 vols annuels.
Ce rythme devrait rapidement s'accélérer, Elon Musk ayant promis mardi sur sa plateforme X que "les trois prochains vols" d'essai se dérouleraient à raison d'"environ un toutes les trois à quatre semaines".
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp