La Russie a mis en garde Washington jeudi contre toute "intervention militaire" dans le conflit entre l'Iran et Israël, avertissant de "conséquences négatives réellement imprévisibles", au moment où Donald Trump n'écarte pas une entrée en guerre des Etats-Unis.
"Nous tenons à mettre en garde Washington contre toute intervention militaire dans cette situation, ce qui constituerait une mesure extrêmement dangereuse avec des conséquences négatives réellement imprévisibles", a déclaré la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, lors d'un point presse à Saint-Pétersbourg.
Le président américain Donald Trump n'a pas exclu une entrée en guerre de son pays, allié d'Israël, pour briser le programme nucléaire de l'Iran, accusé malgré ses démentis, de chercher à fabriquer l'arme atomique.
Si la Russie entretient historiquement de bonnes relations avec Israël, ces liens ont été affectés depuis le début de l'offensive russe en Ukraine et de la guerre menée par Israël à Gaza.
A l'inverse, Moscou s'est largement rapproché de Téhéran ces dernières années. Les deux pays ont signé en janvier un traité de partenariat stratégique global, visant à renforcer leurs liens, notamment militaires, qui ne comprend néanmoins pas de pacte de défense mutuelle.
Jeudi, Vladimir Poutine a assuré que Téhéran n'avait "pas demandé" d'aide militaire à Moscou face à l'escalade militaire avec Israël.
Vladimir Poutine, qui a perdu un allié clé dans la région avec la chute de l'ex-président syrien Bachar-al-Assad en décembre, a refusé de commenter les menaces de certains dirigeants israéliens à l'encontre du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.
"Promouvoir le cessez-le-feu"
Jeudi, M. Poutine et son homologue chinois Xi Jinping se sont entretenus au téléphone pendant environ une heure, a indiqué le Kremlin, "condamnant" les frappes israéliennes en Iran.
"Moscou et Pékin partent tous deux du principe que le règlement de la situation actuelle (...) ne peut pas être trouvé par la force et que ce règlement peut et doit être obtenu exclusivement par des moyens politiques et diplomatiques", a dit, lors d'un point presse, le conseiller diplomatique de Vladimir Poutine, Iouri Ouchakov.
"La première priorité est de promouvoir le cessez-le-feu et l'arrêt des hostilités. La force n'est pas la bonne manière de résoudre les différends internationaux", a déclaré Xi Jinping lors de cet appel, selon l'agence de presse officielle chinoise Xinhua.
Le président chinois a par ailleurs exhorté toutes les parties au conflit, "en particulier Israël", à "cesser le feu dès que possible afin d'éviter une escalade répétée de la situation et empêcher résolument la propagation de la guerre", a rapporté Xinhua.
Moscou et Pékin "ont des approches identiques", a affirmé, de son côté, le conseiller de M. Poutine, Iouri Ouchakov.
Au sujet du conflit entre l'Iran et Israël, Vladimir Poutine avait rapidement proposé sa médiation.
"Le dirigeant chinois s'est prononcé en faveur d'une telle médiation, estimant qu'elle pourrait contribuer à désamorcer la situation actuelle", a affirmé jeudi M. Ouchakov.
Mais cette proposition de jouer le rôle d'intermédiaire est loin de faire l'unanimité, critiquée notamment par l'Union européenne ou encore le chef de l'Etat français, Emmanuel Macron.
Donald Trump, qui s'était d'abord dit "ouvert" à l'idée d'une médiation russe, a changé de ton mercredi, exhortant Vladimir Poutine à se concentrer "d'abord" sur l'Ukraine avant d'endosser le rôle d'intermédiaire au Moyen-Orient.
"Ce n'est pas à Trump d'accepter ou de refuser ces services de médiation", a réagi jeudi, auprès des agences russes, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, estimant que cette décision devait revenir aux pays "directement impliqués dans le conflit".
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp